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Emploi - Métiers - Compétences 13 Novembre 2018

Le colloque de l'Observatoire des métiers AFB - 7 décembre 2017

 
 
Le colloque de l'Observatoire, du 7 décembre dernier, a été l'occasion d'échanges fructueux entre chercheurs, spécialistes de l'IA, du domaine RH et de l'expérience client.

Afin de revivre les moments marquants de cette table ronde, retrouvez quelques extraits vidéos en cliquant sur les images ci-dessous.
RETOUR SUR LA TABLE RONDE EN VIDEOS
Animation assurée par Frédéric Simottel, journaliste, BFM Business, BFM TV

1/ Faut-il avoir peur de l'intelligence artificielle - Les robots, l'IA sont-ils nos amis ou nos ennemis ?
   
Interview de Laurence Devillers Intervention de Lionel Janin, Jérémy Lamri, Christophe Benavent

2/ Quels enseignements généraux peut-on tirer des travaux menés par France Stratégie pour le secteur bancaire ?
 
Intervention de Lionel Janin

3/ En quoi l'IA influence les nouvelles formes d'expérience client ?
 
Intervention de Christophe Benavent

4- Les relations Homme - machine
   
Interview de Laurence Devillers Intervention de Jérémy Lamri

5- Les algorithmes vont-ils remplacer le travail humain ?
 
Intervention de Christophe Benavent

6- Quelle évolution pour la formation ?
 
Intervention de Lionel Janin, Jérémy Lamri

7- Et l'éthique dans tout cela ?
   
Interview de Laurence Devillers Intervention de Christophe Benavent

8- Un point sur la RGPD
 
Intervention de Lionel Janin, Jérémy Lamri, Christophe Benavent


Retrouvez sur notre site internet un résumé de l'après-midi ainsi que le rapport de l'étude.

Résumé du colloque

Rapport de l'étude

Pour tout renseignement, contactez Mélanie Hulin au 01 48 00 50 29 / Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.

Site internet de l'Observatoire | Suivez-nous sur Twitter | Suivez-nous sur Linkedin

     

Emploi - Métiers - Compétences 20 Décembre 2017
L'intelligence artificielle dans la banque : Emploi et compétences - Athling Observatoire des métiers Décembre 2017

L'intelligence artificielle dans la banque : Emploi et compétences - Athling Observatoire des métiers Décembre 2017

L'intelligence artificielle dans la banque : Emploi et compétences

- Athling Observatoire des métiers Décembre 2017

 Pages de Etude IA emploi competences

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Emploi - Métiers - Compétences 15 Décembre 2017

Marché du travail : l’obsession de la flexibilité

Marché du travail : l’obsession de la flexibilité

SANDRIRE FOULON  01/10/2015  ALTERNATIVES ECONOMIQUES N°350
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La réforme du droit du travail serait une nécessité pour endiguer le chômage. Le discours est bien rodé, mais il ne tient pas à l'analyse.

Le gouvernement semble n’avoir comme seul horizon qu’une énième réforme du droit du travail. Il faut dire que malgré un euro faible et un prix du pétrole bas, la croissance est atone et le chômage ne recule pas. Les allègements de charges du pacte de responsabilité n’ont, à ce jour, pas débouché sur les créations d’emplois attendues. La relance de l’apprentissage et des emplois aidés ne suffit pas à renverser la tendance. Contre le chômage, on aurait donc tout essayé, sauf... une refondation de la législation du travail.

Rengaine patronale

Cette relation de cause à effet est pourtant difficile à étayer. Historiquement, d’abord. Il y a quarante ans, le code du travail hexagonal était à bien des égards plus rigide qu’aujourd’hui, sur le temps de travail ou les contrats à durée déterminée (CDD) notamment, et pourtant le taux de chômage dépassait à peine les 5 % en 1980, contre plus de 10 % aujourd’hui. Mais aussitôt que la courbe du chômage a commencé son ascension, les rengaines sur la dérégulation du marché du travail n’ont plus cessé.

En 1984, Yvon Gattaz, le père de Pierre, l’actuel patron du Medef, alors lui-même à la tête du patronat, proposait déjà des "emplois nouveaux à contraintes allégées"au gouvernement socialiste de Pierre Mauroy. Ces "Enca", qui n’ont jamais vu le jour, pouvaient être facilement rompus et ne devaient pas être comptabilisés dans les effectifs pour ne pas alourdir les seuils sociaux. Depuis, la logique n’a pas varié : pour le patronat, assouplir les conditions du licenciement redonnerait un coup de fouet au marché de l’emploi.

En 1986, une loi Delebarre ouvrait déjà des possibilités de déroger à la législation sur le temps de travail grâce à des accords de branche. Et chaque gouvernement ensuite a ajouté sa couche d’allègements, d’exemptions et de dérogations. Si le code du travail est devenu au fil du temps de plus en plus épais, ce n’est pas parce qu’il est devenu de plus en plus protecteur des salariés mais, au contraire, parce que leurs droits ont été de plus en plus vidés de leur substance par une foule de règles ad hoc obtenues du législateur par un intense lobbying patronal...

Un lien inexistant

La comparaison avec les autres pays n’est guère probante non plus. Les pays les plus pauvres et qui ont le plus de mal à se développer "bénéficient" en général d’un droit du travail minimaliste et de conditions de licenciement très flexibles. Quant aux pays développés, ceux qui connaissent le plus de difficultés aujourd’hui sont aussi ceux qui ont le plus réformé leur droit du travail depuis le début des années 2000. Selon l’indicateur Labref de la Commission européenne (voir graphique), qui recense les réformes du marché du travail, la France a initié 17 réformes entre 2000 et 2013 sur la seule protection de l’emploi (CDI, CDD, intérim, licenciements collectifs...). C’est quasiment autant que le Royaume-Uni (18), tandis que l’Italie en a voté 47, l’Espagne 39 et la Grèce 23. A contrario, l’Allemagne et la Suède en ont voté seulement six. Dans cette Allemagne qui sert si souvent de modèle dans ces domaines, il est certes devenu aisé de recruter des salariés avec des sous-statuts d’emplois (mini-jobs), mais il est toujours nettement plus difficile qu’en France de licencier un salarié en CDI ou de faire un plan social, selon les indicateurs établis par l’OCDE.

Si le fait d’assouplir la législation du travail levait les freins à l’emploi, "on aurait dû constater un effet de toutes les politiques mises en place depuis quatre décennies dans l’ensemble des pays développés qui ont cherché à casser, une à une, ces rigidités", conclut l’économiste Philippe Askenazy1.

Alors pourquoi ce manque de résultats ? Pour nombre de promoteurs d’un remaniement du code du travail, nous ne serions pas allés suffisamment loin encore dans les réformes. Pour l’économiste, ce n’est pourtant pas la rigidité du droit du travail qui crée du chômage, mais plutôt cette quête de dérégulation qui en est l’une des causes. "Avant les basculements des années 1980, une personne en CDI restait dans l’entreprise lorsqu’il y avait une baisse d’activité. Aujourd’hui, on va préférer prendre un CDD, le transformer en chômeur pris en charge par la collectivité lorsque les carnets de commandes se vident et le reprendre ensuite en CDD. En permettant toute une série de contrats flexibles, on a très probablement créé une part non négligeable du chômage."

Une communication savamment orchestrée

Pourtant, la loi Sapin de 2013 sur la sécurisation de l’emploi, la loi Macron sur la croissance et celle de François Rebsamen sur le dialogue social sont à peine votées qu’il est déjà question d’enfourcher de nouveaux chevaux. Le Premier ministre s’est engagé à ce qu’un projet de loi sur la réforme du marché du travail - qui intégrerait la mise en oeuvre du compte personnel d’activité - soit présenté à la fin de l’année pour un examen courant 2016. Tandis qu’une loi "Macron 2" est également en préparation (voir encadré).

Il faut dire que les discours sur la nécessaire réforme du code du travail ne se sont jamais aussi bien portés : ouvrages et rapports se sont succédé ces derniers mois. En juin, l’ancien garde des Sceaux Robert Badinter et le juriste Antoine Lyon-Caen lançaient les premiers un pavé dans la mare en publiant Le travail et la loi (Fayard) : il faut refondre le code du travail - à droit constant - en le réduisant à 50 grands principes, affirment-ils, à décliner ensuite par voie législative ou conventionnelle grâce à des accords entre les partenaires sociaux.

Zoom Deux rapports sur le travail à l’heure du numérique
 

Le 1er septembre, l’Institut Montaigne, think tank proche du patronat, dévoilait ses douze propositions chocs pour faire de "l’accord d’entreprise la norme de droit commun de fixation des règles générales des relations de travail". Autrement dit, asseoir la primauté de l’accord signé au plus près du terrain sur la loi qui s’impose à tous. Le lendemain, c’était au tour du think tank progressiste Terra Nova de rendre public un rapport commandé à l’économiste Gilbert Cette et au juriste Jacques Barthélémy. Parmi les pistes de réforme figurent le renforcement de la négociation collective (de branche et d’entreprise) et la généralisation de l’accord majoritaire (signé par des syndicats ayant réuni 50 % des suffrages et non plus 30 %) qui s’imposerait au contrat de travail individuel .

Enfin, le 8 septembre, la commission présidée par Jean-Denis Combrexelle parachevait ce feu d’artifice. L’ancien directeur général du Travail formule 44 propositions qui se déclinent selon deux calendriers. Quatre ans pour réécrire un code du travail qui change trop souvent, réduire le nombre de branches professionnelles de 750 à une centaine, former et outiller les négociateurs, aussi bien patronaux que syndicaux. Mais face à l’urgence de la situation économique, la commission propose que, dès 2016, branches professionnelles et entreprises puissent négocier des accords majoritaires en matière d’emploi, de salaires, de conditions et de temps de travail.

 
A LIRE ALTERNATIVES ECONOMIQUES N°350 - 10/2015

La méthode Hollande va-t-elle enfin marcher ?

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Taux de chômage (en %) en juin 2000 et juin 2015 et nombre de réformes sur la protection de l’emploi (contrats de travail, intérim...) et sur le temps de travail entre 2000 et 2013
>VOIR LE GRAPHIQUE
TAUX DE CHÔMAGE (EN %) EN JUIN 2000 ET JUIN 2015 ET NOMBRE DE RÉFORMES SUR LA PROTECTION DE L’EMPLOI (CONTRATS DE TRAVAIL, INTÉRIM...) ET SUR LE TEMPS DE TRAVAIL ENTRE 2000 ET 2013
 

La loi deviendrait supplétive et circonscrite à un "ordre public social" englobant la santé, la sécurité et le respect de la dignité des salariés, la durée maximale du temps de travail (48 heures hebdomadaires, selon les principes communautaires en vigueur) et le Smic. Tout le reste serait donc renvoyé à la négociation collective. Les entreprises auraient ainsi tout loisir de négocier l’organisation du temps de travail (ce qu’elles peuvent en réalité déjà faire) mais aussi, et c’est sans doute là que réside la vraie nouveauté, le niveau des rémunérations. Un accord majoritaire - et temporaire - pourrait par exemple définir des indemnités de licenciement inférieures à celles de la convention collective.

La charrue avant les boeufs

Pourquoi donner d’ores et déjà autant de poids à la négociation collective alors qu’il faudra du temps pour créer les conditions d’un dialogue social de qualité ? A titre d’exemple, en contrepartie des allègements de charges du pacte de responsabilité, des accords de branche devaient être conclus ; seuls 29 ont été signés. Et peu s’engagent véritablement sur l’emploi. "Croire au dialogue social, c’est un pari pascalien", répond Thierry Pech, directeur du think tank Terra Nova, favorable à une telle évolution. Ce pourrait être en effet pour les syndicats, dont le rôle serait incontestablement revalorisé, l’occasion de retrouver une légitimité et des adhérents.

"Il est urgent d’avancer. Il faut bien commencer par quelque chose", renchérit Jacky Bontems, coauteur avec Aude de Gastet et Michel Noblecourt de l’ouvrage Le moteur du changement. Par le dialogue social et pour un avenir solidaire ! (Lignes de repères-Fondation Jean-Jaurès). "Avec un rapport de force actuel défavorable aux salariés et un patronat qui n’est pas un champion de la négociation, si on ouvre la négociation sans garde-fous, on aura des accords à la baisse, reconnaît cependant l’ancien numéro 2 de la CFDT. Heureusement, il y a l’accord majoritaire et la sanction des urnes. Avec cette contrainte, un délégué syndical ne raisonne plus de la même manière."

Alors, qui de la loi ou de l’accord négocié est le plus à même de protéger les salariés ? Faux débat, estime l’économiste Jacques Freyssinet. "Le discours qui consiste à mythifier le code du travail ne tient pas non plus. A la première alternance, la loi peut être facilement modifiée, bien plus qu’une convention collective. Il faut savoir s’appuyer tantôt sur la loi, tantôt sur la négociation collective." Pour autant, "dans l’état actuel des forces syndicales et du niveau de chômage, permettre à un gouvernement de puiser dans un menu de 44 propositions pour légiférer à court terme sans attendre que l’ensemble soit mis en oeuvre est potentiellement risqué", prévient-il.

  • 1.Entretien réalisé pour le documentaire Déchiffrage sur Arte. Voir AlterEcoPlus : www.alterecoplus.fr/video/flexibiliser-le-marche-du-travail-ne-reduit-pas-le-chomage-mais-peut-au-contraire-laugmenter-201509071621-00002038.html
Emploi - Métiers - Compétences 26 Octobre 2017

#onneveutpasdeça ! ... loi travail : le point avant la manifestation du 9 avril

Les nouvelles règles que prétend imposer le projet de loi relèvent, pour une part notable, de l’inversion de la hiérarchie des normes.

C’est quoi ça ?

En gros, et jusqu’à présent, un accord d’entreprise ne peut fixer de règles aux contrats de travail que si elles sont plus favorables (aux salariés) que celles d’un accord au niveau de la branche, lequel ne peut qu’être plus favorable qu’un accord interprofessionnel, lequel ne peut qu’être plus favorable que la loi.

L’argument est assez simple, si simple qu’on finira par le trouver un peu suspect de simplisme, l’accord d’entreprise serait plus près de la réalité du terrain. Avec des évidences de ce tonneau, on en conclurait assez vite que le soleil tourne autour de la terre.

Le terrain, le terrain, c’est d’ailleurs vite dit, il se résume, pour les besoins de la démonstration, à la réalité de l’entreprise et donc, pour une partie notable, à la demande de l’actionnaire ou du patron, lesquels restent de toute manière toujours maîtres de la politique industrielle ou commerciale, des investissements, de la recherche et de l’innovation, des placements financiers, de la politique de distribution des résultats, etc., enfin bref de tout un tas de choses essentielles qui n’ont pourtant rien à voir avec les contrats de travail mais pèsent sur le compte de résultats.

Cette hiérarchie des normes a subi, au fil du temps, bien des accrocs ou des exceptions, lesquels ne sont pas pour peu dans l’épaississement du Code du travail puisque cela semble constituer la nouvelle frontière des tenants du combat anti-obésité.

Avec la loi El Khomri ce sera l’inverse, l’accord d’entreprise prévaudra sur les accords de “rang supérieur”.

En quoi cela constitue-t-il une régression ?

Hé bien c’est une question de rapports de forces, puisque la signature d’un accord d’entreprise, de tout accord d’ailleurs, qu’il soit social, commercial, financier, c’est toujours un point d’équilibre entre les exigences de ceux qui le négocient et finissent par le signer, ou pas, et donc des atouts des uns et des autres, de ce qu’il y a à gagner ou à perdre. Rien à voir avec la raison pure.

Balayons tout de suite l’argument qui nous est avancé, “favoriser le dialogue social”, puisqu’on voit mal en quoi celui-ci serait plus dense au seul niveau de l’entreprise, plus qu’à celui de la branche, interprofessionnel ou national. Et ce d’autant plus que l’article 1 de l’actuel Code du travail prévoit bien que “Tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l'emploi et la formation professionnelle et qui relève du champ de la négociation nationale et interprofessionnelle fait l'objet d'une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d'employeurs représentatives au niveau national et interprofessionnel en vue de l'ouverture éventuelle d'une telle négociation“ et qu’on a vu ce qu’il en était avec ce projet de Loi Travail.

L’ennui de la négociation d’entreprise, c’est qu’elle dépend beaucoup de l’implantation syndicale, ça, ça peut paraître évident. Or on sait ce qu’il en est  dans la réalité, en particulier dans les PME. Et encore, dans les grandes, cela n’est pas tout à fait simple, parce que la dispersion syndicale donne une représentativité à des regroupements qui n’ont pas tous la même pugnacité, c’est le moins que l’on puisse dire. Bref, la tentation du syndicat ”maison” ça n’est pas tout à fait une vue de l’esprit, les exemples pullulent et on a vu avec quelle goujaterie le président du MEDEF traitait même la secrétaire générale de la CFE-CGC pour la sommer de “liker” une loi faite sur mesure.

En outre, la négociation demande la mobilisation de savoirs, de moyens, dont peu de syndicats disposent. Une fois sauté le verrou qui fait encore, même avec des accrocs, qu’un accord d’entreprise ou d’établissement ne peut être que plus favorable qu’un autre de rang supérieur (ou que la loi), on abolit l’effet protecteur de la loi dans une relation (le travail) ou chaque partie n’est pas égale.

Mais cette inversion de la hiérarchie des normes n’abolit pas que cela.

Si on se place d’un point de vue libéral, à moins d’oublier son Adam Smith, la concurrence est bonne en ce qu’elle favorise le progrès en donnant un avantage aux plus ingénieux (on fait vite, d’accord) ou talentueux. De sorte que le  Code du travail, ou l’accord collectif (exemple la convention collective), mettent tous les employeurs dans une situation identique du point de vue des conditions du travail, la différence entre entreprises se faisant par l’innovation ou l’organisation et non pas par le dumping social.

L’inversion de la hiérarchie fait du moins-disant social un facteur de concurrence et, chantage à l’emploi oblige, le progrès ne se fera plus par l’innovation mais par la régression.

L’histoire récente regorge d’entreprises qui ont négocié des accords en retrait du droit du travail (exemple Continental) sans pour autant éviter la catastrophe. C’est un peu comme si, sous prétexte de stimuler la concurrence, on modifiait les règles du Code de la route pour permettre aux transporteurs routiers de les ajuster au carnet de commandes.

En outre ce type de mécanique fait, au sein d’une même branche, voire au sein d’une même entreprise (puisque l’accord d’établissement aura une valeur supérieure), que la concurrence s’exercera entre salariés, les uns étant sommés de s’aligner sur leurs collègues moins exigeants ou sourcilleux, sous peine de voir partir ailleurs le travail.

Enfin, le Loi Travail rompt avec une norme républicaine fondamentale, la loi n’est plus l’expression d’une volonté commune sur la façon de vivre ensemble, elle devient le simple reflet des nécessités commerciales, à condition d’ailleurs qu’il s’agisse de cela, puisque la norme s’appliquant dans l’entreprise peut bien n’être plus qu’une variable corrigeant d’autres choses, comme une politique de distribution trop généreuse, un sous-investissement chronique ou une politique financière hasardeuse.

Moderne, réformiste, archaique ….. c’est quoi le débat ?

Il y a quelque chose de profondément énervant dans le débat actuel sur la loi El Khomri, c’est l'utilisation forcenée du mot réformisme.

Ni les médias, ni le patronat, ni le gouvernement, ni, surtout pas, les premiers concernés, ne se privent d’user et abuser de cette subdivision ; comme si le monde du travail se partageait entre réformistes “raisonnables” et révolutionnaires (ou contestataires) “jusqu’au-boutistes”.

Qu’il y ait des syndicats qui aspirent tant à se montrer raisonnables qu’ils en versent dans la chimère de la co-gestion ou du co-gouvernement on en conviendra, et la courte histoire de ce projet de loi n’est pas là pour infirmer cette opinion. Il n’est qu’à voir avec quelle délicatesse ils ont été traités par le MEDEF (qui admoneste carrément la secrétaire générale de la CFE-CGC) ou le gouvernement (qui fait sauter les 61 principes introductifs issus de la commission Badinter, auxquels la CFDT prêtait des vertus de paratonnerre) pour se dire que l’adjectif raisonnable caractérise plutôt ici une absence de principes ou la propension à être fasciné par la proximité du pouvoir et recevoir de ce fait le traitement autrefois réservé à la domesticité.

Est-ce pour autant du réformisme, en dépit du qualificatif qu’ils se donnent ?

Pour ne prendre qu’un seul exemple, sans jugement de valeur sur le bien-fondé de la chose puisque, chez nous, charbonnier est maître chez soi, la CGT signe 80% des accords d’entreprises (les chiffres sont ceux du ministère du travail). Est-ce pour la cause de la révolution ou le bonheur de la contestation puisque, autant qu’on le sache, les dites entreprises ne sont pas dans une situation pré-insurrectionnelle ?

Alain Supiot, dans un livre paru récemment se livrait, avec ses mots à lui, à une cruelle classification des différentes attitudes vis à vis des réformes du Code du travail “Il ne faut pas confondre en effet le transformisme, qui réduit la politique à la soumission aux contraintes du marché et à l’évolution des mœurs, avec le véritable réformisme, qui consiste à mettre politiquement en œuvre la représentation d’un monde plus libre et plus juste”. Comme Alain Supiot est juriste, spécialiste du travail et professeur au Collège de France, on aura tendance à lui reconnaître une certaine légitimité.

Pour notre part, nous ne sommes pas très friands de la subtile distinction entre transformistes et réformistes, ça ouvre des débats à n’en plus finir et nous ne nous risquerons pas à inventer des mots pour rajouter de la confusion, mais il y a bien deux attitudes, deux façons de voir, deux manières de se comporter, ça se voit dans l’entreprise et dans la rue et la distinction s’opère entre ceux qui veulent co-gérer et ceux qui veulent être un contre-pouvoir.

En fait, à notre sens, le réformisme c’est l’essence même du syndicalisme, sauf à ne jamais rien discuter, négocier, signer. C’est bien pourquoi cette façon de galvauder le mot est énervante, il ne s’agit certes pas d’une appellation protégée mais les mots ont quand même un sens, sauf pour les adeptes de la com’ ou des éléments de langage.

Même si ces derniers temps la peur de l’homme au couteau entre les dents semble avoir, concernant la loi El Khomri, sacrément du plomb dans l’aile, au point qu’il serait cruel (voire impossible faute de faits) de comparer les mobilisations contre et les approbations (allez, on va même y rajouter ceux qui trouvent que ça ne va pas assez loin ou que les reculs sont exorbitants), laisser perdurer un abus de langage est toujours meurtrissant pour la pensée et la vérité, et le silence devient approbateur.

Les petits "à côté" de la loi El Khomri :
Un sujet que nous connaissons bien, l'inaptitude au travail car nous y avons été souvent confrontés. Rappel : notre convention collective impose depuis toujours la recherche d'un poste à l'employeur, obligation que la loi avait fini par imposer également. Ce gouvernement, qui n'a décidément rien à refuser au patronat voudrait y mettre fin, permettant ainsi un licenciement immédiat pour cause réelle et sérieuse du salarié déclaré inapte par le médecin du travail... la loi Rebsamen avait déjà mis fin à l'obligation de résultat dans la recherche d'un nouveau poste. Comme quoi il ne s'agit de ne pas de relâcher la pression jusqu'à la fin du match.

 

Tout savoir sur la loi El Kohmri, les liens nécessaires :

-          La CGT a inauguré un site de décryptage de la loi « travail » pour le grand public http://www.decryptageloitravail.cgt.fr/
-          Sur ce même projet de loi, la dernière réaction du Syndicat des Avocats de France http://www.lesaf.org/blog-droit-social.html?fb_744639_anch=2950788
-          Même sujet, un article de Alexandre Fabre « Adieu au licenciement économique, bienvenue au chantage à l’emploi » http://www.alterecoplus.fr/social/adieu-au-licenciement-economique-bienvenue-au-chantage-a-lemploi-201603311613-00003246.html
-          enfin un projet de réforme progressiste ! un nouveau Code du travail, inspiré par le souci de protection des salariés, est proposé par un large groupe d’universitaires qui ont mobilisé leurs compétences, pour commencer, sur les règles relatives à la durée du travail  http://pact2016.blogspot.com/
-          inattendu : une équipe lance "un quotidien national d’opinion engagé et indépendant " intitulé Le Progrès social http://fr.ulule.com/le-progres-social/
-          Un entretien avec Alain Supiot : http://www.humanite.fr/alain-supiot-remettons-le-travail-au-centre-de-la-reflexion-et-du-droit-du-travail-601733
-          Acrimed tisse sa revue de presse sur les derniers rebondissements de Air France : « Scandale : des assassins de chemise auraient retrouvé « un travail » avec la complicité de la CGT » http://www.acrimed.org/Scandale-des-assassins-de-chemise-auraient-retrouve-un-travail-avec-la
-          en ces temps de publicisation du droit du travail, un site d'information sur l'actualité du contentieux administratif est précieux : http://www.lantero-deliancourt.com/
-          le Rapport de la mission parlementaire sur l'application de la loi n° 2015-990 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, not. les passages sur le repos dominical (p.121), la réforme de la justice prud’homale (p.145) et de l’inspection du travail (p.161), la prestation de service internationale illégale (p.174) http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i3596.asp#P2219_478678
-          le Rapport parlementaire sur l'application de la loi n° 2014-288 du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle, à l'emploi et à la démocratie sociale http://www.assemblee-nationale.fr/14/rap-info/i3558.asp
-          le Rapport 2015 du Médiateur national du Pôle Emploi http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/164000184-rapport-2015-du-mediateur-national-du-pole-emploi?xtor=EPR-526
-          Le Défenseur des droits a rendu 2 décisions concernant des contrôles d’identité par la police lors d’une manifestation (les affaires concernaient les fâcheux opposés au mariage pour tous) http://www.defenseurdesdroits.fr/fr/presse/communiques-de-presse/controles-ou-verifications-d'identite-lors-de-rassemblements-de
-          rappelons une étude du CEE « Les conseils de prud'hommes : un frein à l'embauche ? » http://www.cee-recherche.fr/toutes-les-actualites/les-conseils-de-prudhommes-un-frein-lembauche
-          La Commission européenne lance une consultation publique sur le socle européen des droits sociaux http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-544_fr.htm
-          Un rapport de 2014 pour l’Union européenne fait état de doutes sérieux (et encore ne les pointe-t-il pas tous)  sur la fiabilité de la délivrance des formulaires A1 en cas de détachement de travailleurs ; l’information est d’autant plus intéressante dans le contexte des arrêts Vueling et Ryanair de la Chambre criminelle puis ceux de l’Assemblée plénière (v. numéro de ce mois du Droit Ouvrier) http://ec.europa.eu/social/main.jsp?catId=1098&langId=fr
-          Le communiqué de presse du Syndicat de la Magistrature à propos de l’abandon de la réforme constitutionnelle http://www.syndicat-magistrature.org/Reforme-constitutionnelle-amere.html

Emploi - Métiers - Compétences 5 Avril 2016

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