PLOUTOCRATIE
Le propre d’un suffrage censitaire est que le poids d’un électeur dans ce système est directement fonction de sa richesse. Ainsi en a-t-il été pour l’élection du représentant des salariés dans le cadre de l’ARSA, qui a permis d’écarter les représentants des salariés du tour final et au candidat de la direction d’arriver largement en tête en nombre d’actions – sinon de voix - exprimées. Malgré cela, nous avons des raisons de nous réjouir. Nous voudrions tout d’abord remercier tous ceux d’entre vous qui ont apporté leurs voix aux candidats soutenus par la CGT. Grâce à vous, Morgane et Filip ont réuni près de 1 million de suffrages, affichant ainsi de loin la plus forte progression entre le nombre de sponsors et celui d’électeurs (un multiple de 9, ou presque). C’est le résultat d’une belle campagne de leur part, et de l’intérêt suscité par les questions qu’ils ont soulevées au sujet des décisions prises ces dernières années au Conseil d’Administration. C’est également porteur d’espoir pour la prochaine élection de vos vrais représentants au Conseil d’Administration qui se déroulera au mois de janvier et qui, elle, sera réellement démocratique : un salarié = une voix. Mais d’ici là, il y aura une autre élection au suffrage censitaire prévue par la loi PACTE qui, décidément, aime ce mode de scrutin : ce sera celle de vos représentants au Conseil de Surveillance du fonds E, celui qui gère les titres SG de votre épargne salariale. Comme il s’agit d’un scrutin de liste et non plus d’une élection uninominale, nous invitons d’ailleurs les autres candidats à l’ARSA à venir travailler avec nous pour cette nouvelle élection.
GANESH
Pendant que la direction s’affaire à verrouiller l’accès au Conseil d’Administration ou à communiquer à tout va que la situation est sous contrôle, les médias et les analystes se montrent beaucoup plus sceptiques. Ils rejoignent en cela les critiques que la CGT formule depuis des années, par exemple sur son obsession à vouloir tailler sans cesse dans le réseau et les salles de marché. Résultat, ces dernières sont aujourd’hui sous-dimensionnées par rapport à la concurrence et ce ne sont pas les 450 millions d’économies supplémentaires annoncées en juillet qui vont améliorer les choses. Il semblerait d’ailleurs que ces coupes soient difficiles à trouver dans une entité déjà sévèrement éprouvée par les plans précédents. Que dire par ailleurs du projet Ganesh de fusionner les réseaux de BDDF et du Crédit du Nord alors que le premier n’a pas encore absorbé le choc des dernières réorganisations et que les différences entre les deux entités sont très importantes à tous les niveaux ? La très brève période d’étude officielle qui se terminera fin novembre est cependant l’occasion pour la CGT de faire remonter vos remarques, questions et observations sur ce projet. Ce sont elles qui nous permettront de nourrir un débat utile et constructif. Pendant ce temps, le cours de l’action fluctue au gré des rumeurs de vente de nouveaux bijoux de famille (Lyxor), ou carrément d’absorption par des concurrents plus gros. Dans ce contexte incertain, il est plus que jamais nécessaire pour les salariés d’avoir des représentants en mesure de contester les faux pas économiques et sociaux, et de défendre fermement la pérennité de nos emplois.
Le fichier PDF avec le dessin de Tif Le fichier PDF avec le dessin de Moon
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COUP SUR COUP
En moins d’une semaine, la Société Générale aura encore défrayé la chronique, par deux fois. Les rumeurs de la vente de Lyxor puis l’annonce «fuitée» d’un projet de nouveau réseau bancaire sont venus alimenter tour à tour le doute et la défiance. En dehors de l’«étude» en vue de la création d’une nouvelle banque, Frédéric Oudéa a appelé à ne pas donner crédit aux «rumeurs farfelues» dont le groupe est régulièrement victime. Cela met en lumière tout l’intérêt d’avoir des représentants du personnel dans les différentes instances qui rendent compte des vrais sujets pour la période qui arrive. Cela vaut pour les IRP nationales ou locales, où souvent les représentants de la direction brident les échanges et réduisent le dialogue nécessaire à peau de chagrin. Mais cela vaut aussi pour l’élection de l’ARSA (du 28 septembre au 9 octobre) qui est une de ces occasions pour les salariés de peser vers plus de transparence, en votant pour nos candidats.
SCIER LA BRANCHE
En attendant de savoir ce qu’il adviendra de l’«étude» du nouveau réseau bancaire, BDDF continu les travaux. Suite à la nouvelle segmentation entre clients Essentiels et Premium d’ici un an, il est prévu 103 suppressions nettes de postes de conseillers (-354 postes sur 2858 conseillers Essentiels Vs +251 créations de Premium et 31 ADA) dans 370 agences. La direction tire arguments de gains de temps venant d’outils «facilitants» mais aussi par la vague de souscription «full on line», officiellement sans que le conseiller n’ait à intervenir. Pourtant, la plupart des souscriptions se font encore à l’agence où le conseiller a pour objectif «de posture» de faire signer le client sur son smartphone. Au final, ce sont plutôt les contraintes de rentabilité qui pèsent une nouvelle fois.
DES GAMELLES ET DES BIDONS
En première ligne ! C’est bien le rôle que nos collègues téléconseillers ont rempli depuis le début de la crise sanitaire. Aux conditions du métier, déjà pénibles, s’est ajoutée la pression de la crise sanitaire. La possibilité de travail distant, rendue possible pendant la crise, a laissé place au retour sur site, au masque obligatoire, réfectoire surchargé et le nombre d’appels à prendre est maintenu. Les représentants CGT ont alerté à plusieurs reprises la direction de BDDF pour laisser cette soupape qu’est le travail distant, stopper les menaces et la pression. «La bienveillance est de rigueur» a rappelé la direction. Pas sûr que cela suffise. En plus, au lieu du travail à distance demandé, la direction souhaite offrir des gourdes. En plein Covid, c’est une brillante idée… pour finir d’y mettre le feu.
MOBILITÉ 2.0
Les nouvelles orientations de la mobilité dans les centraux sont actuellement présentées en amphi … et génèrent déjà des «incompréhensions». Le pilote présenté devra pourtant respecter les grands principes de l’accord emploi – cf dispositif mobilité et accord emploi sur notre site – et en priorité, la mobilité nécessite l’accord du salarié. A l’issue du pilote, il sera nécessaire d’en faire le bilan partagé et de bien préciser les règles par écrit avec les organisations syndicales signataires de l’accord emploi (via un avenant par exemple). Les dérives constatées dans certaines BU/SU, qui s’exonèrent des règles du jeu, devraient donc cesser. Ces BU/SU vont devoir changer de discours et de posture pour arrêter de refuser des candidatures hors département si elles veulent respecter et se conformer aux nouvelles orientations …
Le fichier PDF avec le dessin de Tif
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KÉSAKO ARSA
Pourquoi, malgré le contexte actuel, s’intéresser de près à l'élection du représentant des salariés actionnaires au conseil d'administration – ARSA ? Notre dessinateur François illustrait déjà en 2010 les inquiétudes liées à la stratégie déployée par la DG (cf dessin ci-dessous). Les plans stratégiques successifs, destinés à rassurer les actionnaires, ont rapidement tourné court au gré des crises. Et les salariés ont payé cash la facture des promesses irréalistes faites aux actionnaires. Ce constat d’échec n'est plus réservé aux habituels contestataires et ronchons que nous sommes. Il traverse l'ensemble des strates hiérarchiques, top management compris. La sortie du titre SG de l’indice Euro Stoxx 50 le 21 septembre prochain illustre bien le parcours de notre entreprise au sein de l’industrie. En quelques années, la stratégie nous a fait passer d'une des 2 grandes banques en France à un établissement dont la capitalisation n’est plus que le quart de sa rivale d’hier. Bref, une proie facile dans le cadre d'une future consolidation française ou européenne. Pour les salariés qui n’ont pas seulement investi leur temps et leurs efforts mais aussi leurs économies dans la SG, le bilan est là. La DG a beau répéter que le marché se trompe, mais l’action vaut aujourd’hui 13€. L’échec est donc industriel et financier. Bien que notre entreprise ait eu son lot d’aléas, cette situation n’est pas le fait du hasard. EIle est la conséquence directe des choix stratégiques de la direction générale, qui a sacrifié le développement équilibré des activités pour une recherche illusoire d'économies et le paiement à court terme de dividendes disproportionnés. De cessions en cessions d'activités, la stratégie a été celle du déclin. Ce constat est largement diffusé dans les troupes, et l'espoir devient une denrée rare. Il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre la hausse stratosphérique des démissions (1ere cause de rupture des CDI loin devant les différents plans sociaux, les retraites, les licenciements, etc). Quel rapport avec l'élection de l'ARSA ? C'est simple, toutes ces décisions stratégiques – y compris la politique de rémunération - sont validées par le conseil d'administration. Il est donc indispensable d'y avoir des représentants des salariés (actionnaires ou pas…) qui y représentent véritablement vos intérêts, qui soient aptes à contester les choix de la direction quand c’est nécessaire et qui soient en capacité de vous rendre compte des débats et des enjeux. Force est de constater que ce n'est pas le cas actuellement. Il ne tient qu'à vous de changer la donne, en votant du 28 septembre au 9 octobre pour Morgane Ernoux et Filip Plasqui, les candidats soutenus par la CGT SG.
LE PETIT LIVRE ROUGE
20 ans après la signature de l’accord RTT à la SG et alors que les 35H sont régulièrement attaquées (comme étant la source de tous les maux), une nouvelle page s’ouvrira à la SG, le 1er Octobre avec la négociation sur le télétravail. Le livre blanc de la direction (disponible sur notre site) fera l’objet d’une présentation aux syndicats le 17 septembre. Complet, il contient toutes les questions que la crise a mises en avant, des demandes restées en suspens depuis trop longtemps et avance quelques préconisations. Bref, même si les études sur le sujet ne manquent pas, celui-ci est à lire avec attention car il risque bien d’être une bonne partie de la prochaine négociation qui va s’ouvrir sur le sujet !
Le fichier PDF avec le dessin de François (2 avril 2010)
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DU BON SENS
La position du gouvernement face à l’épidémie est toujours aussi confuse, entre la pression du Medef pour alléger les protocoles (pour soi-disant «remettre» tout le monde au travail) et l'augmentation exponentielle des contaminations. Difficile dans ces conditions de croire au «bon sens» mis en avant par la ministre du travail surtout quand on se rappelle des précédentes déclarations gouvernementales («les masques ne servent pas au grand public», «les espaces de travail sont suffisamment larges avec 4m2 par salarié», etc). Côté travaux pratiques, le bon sens en action a très rapidement montré ses limites. Interrogé le jour même sur le cas de parents dont l’enfant est symptomatique ou dont la classe (ou l’école) est fermée, le porte-parole du gouvernement use de son «bon sens» pour répondre : «on ne laissera pas les parents sans solution». Mais force est de constater que pour l’heure aucun dispositif n’existe. Nous avons en effet immédiatement remonté à la direction la parole du gouvernement pour acter la réhabilitation du «congé parent». Mais, comme ce sont les textes réglementaires qui fixent les obligations des employeurs et rarement la bonne volonté, la direction nous a répondu qu’«elle était en attente des textes». Par ailleurs, les tests dont les résultats seraient disponibles en 24h … nécessitent quasi une semaine d’attente en zone rouge. En attendant, en cas de symptôme ou de cas contact, la quatorzaine s’impose. La position du Groupe de sécuriser les salariés en privilégiant le télétravail était une bonne chose. L’évolution sanitaire pose cependant la question d’un retour plus massif au télétravail en zone rouge - ne serait-ce que pour laisser la priorité des transports aux salariés qui en France n’ont pas cette possibilité. Les consignes données en plein été, sous des cieux (trop ?) optimistes mériteraient d’être revues.
EMPLOI : MOBILITÉ 2.0
A côté de l’aspect sanitaire et de la priorité donnée à la sécurité de chaque collègue, l’emploi va occuper une grande place dans le calendrier social. La direction n’a en effet toujours pas précisé où tomberaient les coupes induites par les 450 millions d’économies supplémentaires annoncées lors de la présentation des résultats du T2. Tout en s’entêtant dans une stratégie perdante depuis 10 ans, la direction fait plancher les représentants du personnel sur l’évolution de la mobilité (dans les centraux dans un premier temps). Le document disponible sur notre site a l’avantage de présenter les aspects volontaristes de la mobilité, tout en occultant ce qui pourrait poser rapidement problème, si les choses ne sont pas clairement cadrées. Oui, la mobilité est une bonne chose, dès lors qu’elle n’est pas imposée au salarié. Elle mériterait aussi d’être valorisée à nouveau. La réunion du 7 septembre aura le mérite de confirmer – ou pas – si un cercle vertueux peut enfin être enclenché sur le sujet ou si nous avons affaire à l’ultime bouée de secours …
ARSA : REPRÉSENTANTS AU CONSEIL
Alors que le Conseil d’Administration s’apprête à plancher sur les coupes à venir sans remettre en cause la stratégie désastreuse menée depuis plus de 10 ans, nous n’avons toujours pas de visibilité sur le programme et les engagements des autres candidats s’ils étaient élus pour y représenter vos intérêts. L’élection a lieu à partir du 28 septembre. «Et les enjeux sont très importants» comme le souligne notre candidat Filip Plasqui, «la sortie de la SG de l’Euro stoXX 50 n’est pas un signal faible». C’est la conséquence directe des multiples saignées imposées par la direction dans tous les métiers de la banque. Pour vous y opposer, votez pour des candidats capables de défendre votre entreprise et votre emploi !
Le fichier PDF avec le dessin de TiF Le fichier PDF avec le dessin de Moon
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